Daniel Buren

Daniel Buren, "Que la lumière soit – E bleu, travail situé", 2007 - tissu en fibres optiques tissées, LED contrecollées sur aluminium, alimentées par prise 220 V - Collection Géotec, achat 2010

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Titre de l’œuvre :
Que la lumière soit – E bleu, travail situé

Date de l’œuvre :
2007

Technique :
tissu en fibres optiques tissées, LED contrecollées sur aluminium, alimentées par prise 220 V

Dimensions :
147.9 x 147.9 cm

Collection Géotec, achat 2010

Localisation actuelle : Entrepôt 9 (Quetigny)

Artiste français, Daniel Buren (né en 1938 à Boulogne-Billancourt) est l’un des quatre membres fondateurs en 1966 du groupe BMPT (pour Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) en rupture avec la peinture telle que communément admise, notamment la peinture dite « de chevalet » et pour défendre une peinture ne renvoyant à rien d’autre qu’à elle-même. Sur le tract distribué comme invitation à leur manifestation le 3 janvier 1967 dans le cadre du « Salon de la Jeune Peinture » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, ils affirmaient notamment : « Puisque peindre c’est valoriser le geste. Puisque peindre c’est représenter l’extérieur (ou l’interpréter, ou se l’approprier, ou le contester, ou le présenter). Puisque peindre c’est proposer un tremplin pour l’imagination. Puisque peindre c’est illustrer l’intériorité. […] NOUS NE SOMMES PAS PEINTRES. ». Depuis lors, Buren s’astreint à l’utilisation de bandes verticales alternées blanches et de couleurs variables, de 8,7 cm de large. Appliqué sur différents supports (toile, papier mais aussi bois, verre, métal, tissu flottant, etc.), cet outil visuel est employé dans des créations in situ c’est-à-dire dans divers lieux d’exposition avec lesquels elles interfèrent, puis les œuvres sont le plus souvent détruites à la fin de l’exposition.

Le travail in situ, indissociable du lieu dans lequel il a été conçu, est par définition non déplaçable. Mais Buren réalise des œuvres qui peuvent circuler et s’adapter à différentes situations, en suivant des règles bien définies, et qu’il nomme les travaux situés. Ce sont des œuvres mobiles dont on peut voir différentes combinaisons. Daniel Buren emploie pour les caractériser la métaphore du théâtre : à chaque réinstallation, c’est une pièce de théâtre que l’on rejoue, le texte n’a pas bougé, mais la mise en scène, le décor n’ont rien à voir avec la première représentation, et en changent considérablement notre appréhension.

Buren a toujours su éviter la répétition. La preuve en est, l’usage qu’il fait d’un nouveau matériau, une toile tissée avec des fibres optiques qui, branchée sur le courant électrique, révèle le jeu emblématique des bandes alternées, ici en blanc et bleu. Éteinte, l’œuvre revêt l’aspect d’un monochrome blanc. La sensation lumineuse est l’un des éléments fondamentaux avec lesquels jouent les interventions de Daniel Buren. Son œuvre la plus célèbre, Les Deux Plateaux (surnommée « Les colonnes de Buren »), une commande publique réalisée en 1986 dans la Cour d’honneur du Palais-Royal à Paris, est perçue différemment lorsque l’éclairage se met en marche la nuit. De même que pour l’installation Excentrique(s), travail in situ, conçue en 2012 dans l’immense nef du Grand Palais dans le cadre de Monumenta, Buren précisait : « L’œuvre nocturne sera très différente de l’œuvre diurne, et […] l’éclairage électrique lui ajoutera une tout autre dimension, qui ira bien au-delà d’un simple éclairage de l’œuvre et des espaces ».

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