Philippe Decrauzat

Philippe Decrauzat, "Novo", 2009 - acrylique sur toile - Collection Géotec, achat 2010

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Titre de l’œuvre : Novo

Date de l’œuvre : 2009

Technique : acrylique sur toile

Dimensions : 209 x 508 x 3.5 cm

Collection Géotec, achat 2010

Localisation actuelle : Entrepôt 9 (Quetigny)

Explorateur des grands courants de la peinture abstraite du XXème siècle – Minimalisme, Pop Art et Op Art – dont il réinterprète les codes esthétiques, Philippe Decrauzat (né en 1974 à Lausanne, en Suisse) confie dans une interview en 2003 : « Je pense parfois que la peinture continue de m’intéresser justement parce qu’elle est inefficace, technologiquement dépassée ».

Novo fait partie d’une série de peintures élaborée en 2010 selon des procédés identiques, lesquels réinterprètent l’œuvre du peintre américain Frank Stella (né en 1936), en particulier les shaped canvases (« toiles découpées »), dont il est l’inventeur au début des années 60. Celui-ci réalise alors des peintures minimales aux supports plans, de formes diverses et parfois complexes, sur lesquels il déploie des bandes régulières de peinture en les pliant à la forme de la toile, cherchant ainsi à souligner la nature radicalement plane de la peinture.

L’œuvre de Decrauzat est un grand diptyque aux contours sinueux, très dynamiques, dont le fond blanc est couvert d’un fin réseau de lignes ondoyantes bleu métallisé, impeccablement réalisées au pochoir. Disposées de manière parallèles, elles se rapprochent néanmoins périodiquement, créant un jeu d’interférences qui perturbe le regard et induit la sensation de mouvement. Leur dessin des lignes suit exactement le contour du châssis, sans que l’on puisse finalement distinguer si c’est la forme du châssis qui détermine le motif ou l’inverse. Cependant, c’est bien le motif peint qui détermine la forme du support. Bien qu’il cherche à le déstabiliser, l’artiste donne des clés au regardeur pour ne pas se laisser « piéger » par ces phénomènes d’illusions optiques. La mise en œuvre d’effets visuels « volontairement faibles », comme Decrauzat les qualifie lui-même, interroge le statut du tableau, entre illusion cinétique et surface plane.

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