Michel Gérard

Michel Gérard, "La Porte du Champ", 2005 - bronze - Collection Géotec, achat 2005

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Titre de l’œuvre : La Porte du Champ

Date de l’œuvre : 2005

Technique : bronze

Exemplaire :
éd. 1/8

Dimensions : 210 x 150 x 160 cm

Collection Géotec, achat 2005

Localisation actuelle : siège social de Géotec (Quetigny)

Michel Gérard est né à Paris en 1938. Les matériaux bruts, le monde industriel, la représentation de métamorphoses, d’énergies visibles ou invisibles, les éléments naturels, le lien nature-industrie mais aussi la géologie comme témoin mémoriel, sont les thèmes qu’il explore à travers dessins, peintures, sculptures et installations.

Pour la réalisation de La Porte du Champ, Michel Gérard s’est inspiré directement de la porte bricolée en 1927 par l’artiste Marcel Duchamp (1887-1968), à l’angle de deux pièces de son atelier-appartement, situé 11 rue Larrey, à Paris, le titre de la sculpture, en forme de jeu de mots, faisant lui-même référence à cet emprunt. Duchamp venait de construire une salle de bain pour pouvoir habiter dans son atelier. Face à l’exiguïté des lieux il installa un seul battant de porte se rabattant alternativement sur deux chambranles placés à angle droit. Comme le dit le proverbe, « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée », cette porte était à la fois ouverte et fermée, permettant soit d’isoler la chambre de la salle de bain, soit de clore le « complexe » chambre-salle de bain pour le soustraire à la vue des visiteurs, reçus dans le salon.

Michel Gérard reprend donc ce principe pour La Porte du Champ, sauf que sa sculpture comporte deux battants de porte et quatre chambranles. Il la considère comme « un passage « entre-deux », entre l’espace et le temps ». Les deux portes, qui pivotent chacune dans son encadrement, sont centrées sur un même axe, à la manière des portes tournantes que les grands magasins utilisent pour gérer des flux de piétons intensifs tout en minimisant la déperdition de chaleur. L’une des deux portes est aux dimensions d’un enfant. Michel Gérard, qui a grandi pendant l’Occupation, raconte que « pendant la guerre, on sautait constamment du sens du contrôle au désarroi, de l’oppression à la libération, de la terreur à la fascination enfantine ». Le retour à l’enfance est en effet évoqué dans plusieurs œuvres de Michel Gérard.

Au niveau de la grande porte, deux longues vues disposées en opposition permettent d’observer en détail ou de loin le paysage environnant. Comme la porte des différentes versions du tableau La Victoire de Magritte, qui, plantée dans le sable, s’entre-ouvrait sur la plage et la mer, la « porte-sculpture » de Michel Gérard invite à prendre le temps de contempler la nature qui nous entoure.

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