Philippe Cazal

Philippe Cazal, "Peinture (L’artiste dans son milieu)", 1988 - 6 peintures acryliques sur toile - Collection Géotec, achat 2016

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Titre de l’œuvre :
Peinture (L’artiste dans son milieu)

Date de l’œuvre :
1988

Technique :
6 peintures acryliques sur toile

Dimensions :
100 x 100 cm (chaque)

Collection Géotec, achat 2016

Localisation actuelle : Entrepôt 9 (Quetigny)

Formé aux techniques graphiques à l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, Philippe Cazal (né en 1948 à La Redorte) utilise mots et signes typographiques qu’il dispose dans des compositions impeccables, mettant en avant la dimension visuelle des textes et leur contenu à caractère socio-politique. Dans son travail il est toujours question, comme il le dit lui-même, « de l’art, de l’artiste, de langage et de sens ». Les normes, tant graphiques que socialement établies, sont assimilées pour mieux être détournées. C’est ainsi qu’en 1985, il commande à l’agence Minium la conception de sa propre identité visuelle, un logo/signature, composé en caractères Futura alternativement noirs sur fond blanc et blancs sur fond noir dans un cartouche rectangulaire. Attentif à son « image de marque », Philippe Cazal transforme l’artiste en promoteur, gérant sa production comme un chef d’entreprise. Ce faisant, il propose une réflexion sur la place de l’art dans la société contemporaine et interroge la position de l’artiste dans le jeu des hiérarchies sociales.

Observateur critique de la dérive spectaculaire et mercantile du monde de l’art contemporain, Philippe Cazal est l’auteur, dans les années 80, d’un cycle d’œuvres qui explore les marqueurs de la réussite sociale à travers la figure de « l’artiste dans son milieu ». Cette locution est présentée comme une marque déposée (elle est suivie du symbole ® pour registered trade-mark). Les 6 toiles de Peinture appartiennent à cet ensemble, la locution se déclinant tel un slogan sur chaque élément, alternativement en bleu sur rouge et rouge sur bleu. Avec leur déclinaison en adhésif de plus petit format (autre détournement de l’arsenal publicitaire), elles étaient présentées en 1988 dans les vitrines d’une agence du Crédit agricole à Dijon, dans le cadre de l’exposition Au bout du compte, organisée par le centre d’art contemporain le Consortium et le festival  Nouvelles scènes. De manière ironique et subversive, Philippe Cazal opposait à la surenchère du marketing dans l’espace public une œuvre d’art qui en imite les codes esthétiques et dont lui-même serait en apparence complice. Lorsque Géotec a acquis l’œuvre plus de vingt ans après, Philippe Cazal a proposé de rassembler les 6 toiles en une seule composition tout aussi efficace visuellement. Suivant le style propre à l’artiste, Peinture repose sur un système plastique rigoureux. L’artiste a fait appel aux compétences d’un peintre en lettres pour la réalisation de l’œuvre. Selon le lieu où elle est présentée, elle propose divers niveaux de lecture, cependant toujours décalés et critiques.

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