Bernard Pagès

Bernard Pagès, "Le Tas de graviers", 1969 - graviers de calcaire concassés, grillage à simple torsion, structure métallique - Collection Géotec, achat 2014

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Titre de l’œuvre : Le Tas de gravier

Date de l’œuvre : 1969

Technique : graviers de calcaire concassés, grillage à simple torsion, structure métallique

Dimensions : 60 x 170 x 170 cm

Collection Géotec, achat 2014

Localisation actuelle : siège social de Géotec (Quetigny)

D’abord intéressé par la peinture, Bernard Pagès (né en 1940 à Cahors) décide de se consacrer à la sculpture après avoir visité à Paris l’Atelier de Brancusi reconstitué. Voulant se libérer de la tradition, il met en œuvre, avec une grande économie de moyens, des éléments pauvres, trouvés sur place, tels que briques, bidons, barre de bois, branchages, gravier, qu’il juxtapose en des « arrangements ». Membre éphémère du groupe Supports-Surfaces, qui, dès la fin des années 60, affirme le primat du matériau et du geste sur le sujet, Pagès retrouve vite son indépendance et développe avec une grande liberté une œuvre rustique, polychrome et monumentale. Ces juxtapositions sont autant de possibilités de combinaisons mettant en exergue les qualités intrinsèques de matériaux variés : fer, béton, bois, pierre, céramique ; l’évidence du geste du créateur reste cependant manifeste, leur donnant toute leur force.

Le Tas de graviers est à rapprocher d’autres sculptures de Pagès mettant en œuvre ce matériau (Arrangement de carrelages et de graviers, 1969) ou du grillage (Arrangement de branchages et grillage, 1968). Dans cette œuvre au formalisme brut et immédiatement lisible, le gravier, d’origine naturelle, s’oppose au grillage, un produit industriel, et sont mis en relation de manière simple et directe : la pierre concassée est répandue en tas sur le sol à travers les mailles d’un cube grillagé. Pagès détruit les codes traditionnels de la sculpture, abolit le socle, emploie des matériaux qui, à l’origine, ne sont pas destinés à cette pratique ; difficile en effet de réaliser un volume clairement dessiné avec des graviers, si ce n’est celui d’un banal tas de cailloux de forme pyramidale, aux contours irréguliers, tel qu’on le verrait sur un chantier de construction et qui, pourtant, « fait sculpture ».

« Je voulais — et je dois reconnaître que c’était un peu militant — que mon travail puisse être fait par tout le monde. C’est pourquoi je restais dans une pratique anonyme, sans intervention de ma part ». De fait, Le Tas de graviers est reconstitué à chaque exposition, à l’aide d’un gabarit de fabrication fourni par l’artiste.

 

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